Nous avons vu dans un article précédent que la capacité de changement pouvait être une raison du retard français en matière de digitalisation. Pourtant, loin d’être seulement une cause de difficulté cette capacité organisationnelle de changement est aussi un formidable levier d’amélioration. Voire un ressort insoupçonné de la motivation.
Mais comment déterminer la capacité à changer ? Et surtout comment faire de cette capacité un levier de compétitivité pour son entreprise ? C’est là qu’intervient un outil de mesure de la capacité organisationnelle au changement. Un atout essentiel pour toute entreprise qui cherche à prospérer dans un environnement en constante évolution.
Dans ce contexte, les entreprises doivent constamment s’adapter pour rester compétitives. Pour ce faire, elles investissent massivement dans des projets de transformation de leur Système d’Information (SI).
Cependant, bien que ces projets soient indispensables pour maintenir la pertinence et la compétitivité de l’entreprise, leur réussite est incertaine. De nombreux projets de transformation du SI échouent ou dépassent leur budget et leur calendrier initiaux. Ce qui laisse les entreprises avec des coûts importants parfois difficiles à amortir et des résultats insatisfaisants.
Le taux d’échec de 70% apparait souvent. Il est pourtant difficile d’être ferme et définitif sur de tels chiffres. Notamment du fait des critères d’évaluation de ces « échecs » qui diffèrent d’une personne à une autre.
Un conducteur de ligne et une assistante administrative dans l’industrie n’ont pas nécessairement la même définition de l’échec d’une transformation. Par exemple. Le premier se focalise plutôt sur le temps gagné dans l’appropriation d’un nouveau poste sur une ligne. Ou une clarification de l’information nécessaire à son travail de production. La seconde peut se concentrer sur un gain de temps dans la recherche de documents. Mais aussi la clarté du processus à mobiliser en fonction de la tâche qu’elle doit réaliser.
Néanmoins, la littérature scientifique montre que le taux d’échec des projets SI se situe entre 40% et 90%. Suivant les critères considérés. Vu sous l’angle de la réussite, seuls 10% des projets sont donc d’indiscutables succès.
Ce risque d’échec est à l’origine du recours croissant à la conduite du changement. Si c’est effectivement une nécessité, la conduite du changement se concentre sur le projet. Là où la capacité organisationnelle à changer est inhérent à ce qui fait d’une entreprise une organisation, un groupe cohérent.
Traditionnellement, la gestion de projet se concentrait sur des aspects techniques et financiers. En sous-estimant souvent l’importance de la dimension humaine. Les échecs répétés des projets de transformation du SI ont cependant mis en lumière l’importance de la gestion du changement. Certaines entreprises ont réalisé que la technologie seule ne peut garantir le succès d’un projet de transformation.
Cependant, la gestion du changement bien qu’utile et précieuse, ne prend que rarement en considération l’existant dans l’organisation. Ses spécificités, son histoire, sa culture, l’adaptabilité de ses membres. Autant d’éléments cruciaux qui font qu’une entreprise s’adapte au changement.
Les individus et les équipes doivent être accompagnés, aidés et supportés dans cette progression. Mais aussi être prêts et disposés à s’adapter à de nouvelles façons de travailler. A adopter de nouveaux outils, et à changer leur manière de penser.
C’est là que la mesure de la capacité organisationnelle à changer entre en jeu. Plutôt que de simplement se concentrer sur les aspects du projet. Cette approche permet d’analyser la capacité de l’organisation à absorber le changement et à s’adapter de manière efficace et autonome.
En mesurant cette capacité en amont du projet, les entreprises peuvent identifier les atouts dont elles disposent, et anticiper les résistances potentielles. Ainsi que les domaines qui nécessitent une attention particulière. Cette prévention réduit le risque de désastres coûteux en cours de projet et augmente les chances de succès.
Plus précisément, en amont et complément de dispositions d’accompagnement, mesurer cette dimension apporte de nombreux bénéfices.
Un outil de mesure de la capacité organisationnelle au changement permet d’évaluer la résilience de l’entreprise face aux perturbations. Il permet de déterminer si une organisation est prête à faire face aux bouleversements, à s’adapter rapidement et à continuer à fonctionner de manière efficace.
En utilisant un tel outil, les dirigeants peuvent identifier les domaines où l’organisation pourrait être plus agile et réactive. Cela peut inclure des améliorations au niveau de la communication interne, de la gestion du personnel, de l’innovation, ou encore de la gestion des risques.
Un outil de mesure fournit des données tangibles et objectives. Il permet aux dirigeants et porteurs de projet de prendre des décisions éclairées sur les actions à entreprendre pour renforcer la résilience de leur entreprise. Mais aussi d’adapter l’accompagnement en fonction de ce qui marche déjà bien.
Une organisation qui sait mesurer sa capacité à changer peut mieux planifier sa stratégie à long terme. Elle peut anticiper les défis à venir et se préparer à les relever avec succès..
En mesurant sa capacité organisationnelle au changement, une entreprise encourage l’innovation. Elle encourage les salariés à proposer de nouvelles idées et à explorer des solutions créatives pour faire face aux défis.
Les investisseurs, les clients et les partenaires commerciaux sont plus enclins à avoir confiance en une organisation qui démontre sa capacité à s’adapter. Cela renforce la crédibilité de l’entreprise et peut ouvrir de nouvelles opportunités.
Bien que relativement nouvelle sous ce regroupement terminologique au sein des sciences humaines et de gestion, cette approche a pu démontrer sa pertinence et son efficacité dans un contexte appliqué :
Dans un environnement commercial en constante évolution, l’adaptabilité au changement est devenue une compétence essentielle. Les entreprises qui réussissent sont celles qui sont capables de s’adapter rapidement aux nouvelles technologies, aux nouvelles pratiques commerciales et aux nouvelles exigences du marché. Pour y parvenir, tout responsable de projet se doit d’adopter une approche proactive axée sur la mesure de la capacité organisationnelle au changement.
Au lieu de traiter chaque projet de transformation du SI de manière isolée, les entreprises doivent aujourd’hui adopter une vision holistique du changement. La capacité à changer doit être connue, entretenue et renforcée de manière continue, plutôt que de réagir au changement projet par projet. Cela nécessite une transformation des pratiques et du regard au sein de l’entreprise, où l’adaptabilité devient une partie intégrante de la façon dont les choses sont faites.
Cette nouvelle approche apporte des bénéfices tangibles à toutes les parties prenantes impliquées dans un projet de transformation du SI.
En conclusion, la mesure de la capacité organisationnelle à changer en amont de projets de transformation du SI est devenue un impératif. Elle offre une approche essentielle pour réduire les coûts, maximiser la satisfaction des salariés et optimiser l’utilisation des nouvelles technologies. De plus, cette approche met en évidence la nécessité croissante d’objectivation de nombreuses notions. Pour réussir dans le domaine du changement. En intégrant cette approche dans leur démarche d’entreprise, les organisations peuvent maintenir leur pertinence dans un monde en constante évolution. Et ainsi offrir des avantages tangibles à toutes les personnes impliquées dans des projets de transformation du SI. Se connaitre en tant qu’organisation par cette mesure permet donc globalement de connaitre nos atouts essentiels pour réussir, y compris dans l’incertitude du changement.
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